Découvrez l’histoire des bijouteries Flinois 1739 et Rampazzo 1913, de 1739 à nos jours. De véritables symboles historiques d’Amiens et Compiègne traversant le temps pour vous accompagner.
1739 - La genèse
C’est au XVIIIe siècle, sous le règne de Louis XV, que naît l’histoire Flinois. Fondée par Claude-Adrien Goret, célèbre artisan maître de la Corporation des Horlogers, le magasin de joaillerie, horlogerie et orfèvrerie était d’abord connu sous le nom de “Maison Trouille”. Ce fondateur a pu créer de grandes pièces d’horlogerie dont une pour le roi Louis XIV. Une montre à gousset est parvenue jusqu’à nous, signée Claude-Adrien Goret.
1791 - La succession
L’affaire familiale traverse la Révolution et c’est en 1791 que son fils Fernand Adrien Goret prend sa place. C’est au cours de ces années, que la bijouterie déménagera rue des Sergents à la suite d’une expropriation pour l’élargissement de l’Hôtel de ville.
1880 - L'ouverture
En 1833, Louis Trouille, cousin de Fernand Adrien Goret, lui succède, suivi de son fils Natalys Trouille en 1862. Celui-ci décide en 1880 d’élargir la surface en l’ouvrant sur le passage couvert de la Renaissance. Il fait alors réaliser une façade extraordinaire ceinte d’arcades aux moulures dorées. Le magasin proposait déjà ce qui se faisait de mieux au XIXe siècle : bronzes, bijoux, pièces d’orfèvrerie…
1890 - De Trouille à Flinois
C’est en 1890 qu’Achille Flinois, gendre de Louis Trouille, prend la relève de la bijouterie forte d’une histoire de déjà 150 ans. Celui-ci rebaptise la bijouterie en “Maison Flinois-Trouille depuis 1739”. Il créera deux nouveaux magasins au premier étage ainsi qu’un salon de vente privée dans un style Art Nouveau. Avec la volonté d’emmener la maison plus loin grâce à son esprit visionnaire, Achille développe le côté moderne et luxueux de la bijouterie. On retrouve aujourd’hui encore dans de grands salons de vente des horloges, bijoux et vaisselles signés Flinois-Trouille.
1912 - La maison au service d'Amiens
Achille Flinois acquiert la télégraphie sans fil en 1912 qui permet de récupérer l’heure officielle émise par l’observatoire de Paris depuis la Tour Eiffel. Cela permettra de mettre à l’heure toutes les montres transitant par l’atelier. De plus, Achille Flinois ne s’arrête pas là et installe un Chronomètre de Marine sur la façade pour permettre à chaque Amiénois de mettre à l’heure sa montre. Celui-ci propose également au maire d’Amiens d’offrir gracieusement la mise à l’heure de la pendule de l’Hôtel de ville.
1928 - Désormais Flinois
Après avoir traversé la Grande Guerre, c’est en 1928 que Pierre Flinois succède à son père après avoir obtenu son diplôme d’horloger à Paris. Celui-ci dotera en 1930, la célèbre horloge de la place Marie Sans Chemise d’un mécanisme électrique, elle dont les pannes fréquentes étaient sujettes aux moqueries. Le jeune homme s’associe à Henri Roussel et renomme l’établissement en Flinois-Roussel jusqu’en 1934 qui voit le départ de l’associé. C’est ainsi que le nom de Flinois a été adopté. La bijouterie prospérera durant cette période et sera très active en terme de communication.
1913 - Les débuts de Rampazzo
Georges Rampazzo, jeune artisan bijoutier, met sa minutie et sa passion au service d’un atelier à Paris. C’est dans cette ville qu’il rencontre Thérèse Loguet, une Compiégnoise de passage dans la capitale. Ceux-ci se marieront en 1912 et Georges quittera Paris pour la rejoindre dans le fief familial de Thérèse. Chaque jour, Georges Rampazzo prend le train jusqu’à Paris afin de travailler à l’atelier. Mais Georges fait une surprise à sa femme : une bijouterie sur Compiègne, la bijouterie Rampazzo qui ouvre ses portes rue Solférino en avril 1913. Le commerce prospère et très vite le Tout-Compiègne se presse dans la boutique.
1932 - Les conséquences de la guerre
Après la Grande Guerre, à 55 ans, Georges Rampazzo est devenu un homme très fatigué et malade et c’est à ce moment que sa femme doit reprendre les rênes le temps que Gaston Rampazzo, son premier fils, soit diplômé de l’école d’horlogerie de Dreux. C’est donc en 1939, peu après avoir rencontré Odette avec qui il se marie, que Gaston Rampazzo prend la relève.
1940 - Seconde Guerre Mondiale
Le 20 mai 1940, la somptueuse bijouterie Flinois est détruite lors de l’incendie d’Amiens par les soldats allemands. Tous les bijoux, statues de marbre et bronzes partirent en fumée ainsi que l’histoire de la famille par tous les documents, archives et pièces de collection qui n’ont pu être sauvés. Courageusement, Pierre et son épouse Jeanne s’implantent en septembre 1940 rue des Noyons. Transféré en 1941 sur l’allée commerciale, le magasin provisoire sera bombardé en 1944.
1957 - La reconstruction
Comme un retour aux sources, la nouvelle bijouterie ouvre à l’entrée de la rue des Sergents en 1957. Spacieuse et moderne, la bijouterie retrouve sa splendeur d’antan et étend sa réputation à l’ensemble de la Picardie. En 1966, Daniel Flinois, formé à la gemmologie, prend la succession de ses parents. En 1972, le magasin est de nouveau modernisé avec une façade en inox, un hall et de lumineuses vitrines.
1939 - Pas de repos
En 1939 l’histoire se répète, Gaston s’en va au front et laisse sa femme seule. En 1940, la ville est bombardée par les forces allemandes, réduisant en cendres le cœur de la lignée des Rampazzo. Odette réussira à s’enfuir peu avant avec son fils. Sous l’occupation, la famille cherche dès fin 1940 à reconstruire cet héritage, et rouvre rue de l’Étoile, bien que les affaires soient moins florissantes. Le couple aura 6 enfants entre 1940 et 1956.
1962 - Second souffle
En 1962, la bijouterie Rampazzo adhère à la coopérative des bijoutiers joailliers – Bijoutiers de France – permettant des achats en gros et de meilleures conditions, l’entreprise passe dans l’ère moderne. Avec l’installation du centre commercial en plein Compiègne, en 1973, l’entreprise y installe une seconde bijouterie afin d’être son propre concurrent et devenir, à la fin des années 70, la première bijouterie compiégnoise. En 1982, après avoir travaillé aux côtés de son père, Jean-Pierre Rampazzo lui succède en tant que PDG et s’associe en 1985 à la Guilde des Orfèvres…
1978 - Rue des Trois Cailloux
1978 marque un tournant dans l’histoire de la bijouterie : celle-ci est transférée au 27 rue des Trois Cailloux où elle se situe toujours. Le magasin de 480m² se répartit sur trois étages. En 1988, le magasin sera rénové dans des teintes plus chaudes et la façade modifiée avec un hall agrandi. La bijouterie deviendra l’un des commerces les plus prestigieux et appréciés d’Amiens.
Les années 2000
En 2002 Virginie Conty-Flinois rejoint ses parents et se forme au métier avant de reprendre en 2004 avec son époux Stéphane Conty la direction et d’écrire une nouvelle page de l’histoire. Ils se lanceront avec passion dans ce challenge et accueilleront en 2007 de nouvelles grandes marques d’horlogerie et joaillerie. Cette année sera aussi celle de la rénovation du magasin avec la disparition du grand hall au profit de grandes baies vitrées pour amener à la transparence. Enfin, en 2014 l’entreprise a fêté ses 285 ans, l’occasion de revenir avec émotions sur l’histoire familiale.
1985 - Rampazzo jusqu'au bout
Jean-Pierre Rampazzo, en 1985 s’associe donc avec la célèbre Guilde des Orfèvres, anciennement Comptoir Paris-Province fondé par Achille Flinois en 1905. C’est ici le premier rapprochement entre la bijouterie de Compiègne et celle d’Amiens. Cette coopérative a permis à la bijouterie de rapidement se développer.
Jean-Pierre Rampazzo, 3e génération, bien que n’étant pas artisan comme ses aïeux, était un visionnaire et chef d’entreprise prêt à prendre de nombreux risques pour développer son commerce.
En 2013, l’entreprise a fêté ses 100 ans dans la famille Rampazzo, avant que sa direction soit transférée à la Coopérative Synalia, le nouveau nom de la Guilde des Orfèvres, Jean-Pierre Rampazzo n’ayant pas de successeur direct.
C’est ainsi que la bijouterie Rampazzo est entrée dans la famille Flinois, mais gardant toujours son nom d’antan.
Aujourd'hui
En 2002, la Guilde des Orfèvres a fusionné avec une autre organisation de bijoutiers pour devenir Synalia. Cette coopérative a été présidée par différents membres de la famille et c’est depuis 2011 que Virginie Conty en a la direction.
Au fil de ces 285 ans, une passion et un savoir-faire se sont transmis de génération en génération. Chaque membre de la famille, Flinois ou Rampazzo, à la tête de l’entreprise s’est fortement investi dans sa profession comme dans sa ville. Flinois 1739 et Rampazzo 1913 sont devenues des bijouteries uniques, un symbole fort du patrimoine historique d’Amiens et de Compiègne, qui en font leur prestige.